Avez-vous déjà pensé, ne serait-ce qu’une fois, que vous avez toutes les cartes en main? Je suppose que oui. Nous pensons tous qu’au moins une fois, notre choix a été fait rien que par nous, que nous sommes maitre de notre destin. Mais c’est tellement faux… Parce qu’importe les choix faits, ils ont toujours une incidence sur les gens qui vous entourent, et en plus de ça, on agit toujours dans un intérêt qui aura une conséquence sur quelqu’un. Lorelaï par exemple, aujourd’hui, avait décidé d’envoyer péter sa vieille mégère de patronne par rapport à une affaire en cours qui posait problème. Elle avait préparé ses arguments, elle avait tout fait pour contrer la grande avocate, et elle pensait maitriser les choses. Requinqué à bloc de bon matin, elle l’affronta, et elle perdit… Oui, elle avait réussi à refourguer le dossier à quelqu’un d’autre, mais cette personne se retrouva malheureusement à bosser tout le week end, et la vieille femme colla bien un post-it avec marqué dessus « cadeau de Lorelaï, tu la remercieras ! »… Comment se faire détester par un collègue en une leçon. Alors l’humeur de la jeune femme ne fût pas au beau fixe en ce vendredi matin. Surtout quand en revenant dans son bureau, elle trouva un dossier signalé urgent avec un post-it vert flashy dessus « et ça, c’est mon cadeau, bon week end Lorelaï ». Parce qu’on trouve toujours plus fort que soi, et qu’on ne maitrise jamais réellement les choses… Shit ! La jeune femme s’installa donc à son bureau, histoire d’étudier le dossier, qui semblait pire que le précédent… Ca lui apprendra à l’ouvrir. Lorelaï prit donc la décision de travailler tard ce soir. Eden étant chez les grands-parents –du côté paternel bien entendu- elle avait tout le temps devant elle… Mais elle s’égarait souvent dans ses pensées.. Voilà un peu plus d’une semaine qu’elle n’avait pas vu ni entendu Liam. Ca lui semblait une éternité. Avoir passé un après midi entier à ses côtés avait crée un état de manque plutôt dérangeant, et surtout impossible à combler… Mais elle tenta de rester concentré sur ce fichu dossier, mais ses yeux se posèrent ensuite sur une photo sur son bureau. Elle et lui, il y a pas si longtemps que ça… Quatre ans en arrière, avant sa fausse couche, avant leur divorce… Elle fixa le petit cadre tandis que l’horloge affichait déjà plus de 06.37 P.M… C’est quand elle entendit toquer qu’elle sortie de ses pensées pour lâcher le traditionnel :

_ Entreez…

Une semaine entière de paperasse... Vous vous rendez-compte? Liam avait du s'occuper de tous les papiers nécessaires à la fin de son contrat dans l'armée et n'avait pas cessé de courir de partout. Vous savez, quand l'armée ne veut pas vous lâcher, elle vous fait bien chier. Cours à droite pour récupérer des papiers, puis à gauche pour les signatures manquantes. Puis de nouveau à droite pour vérifier, puis à gauche parce qu'il manque des éléments et ainsi de suite. Mais il ne lâchait rien. Il voulait retrouver sa vie de civil et il y arriverait, même s'il fallait galérer comme un chien. C'est d'ailleurs pour ça qu'il n'eut le temps pour rien d'autre que ces foutus papiers. Vous vous rendez-compte qu'il n'avait même pas envoyé de messages à Lorelaï? C'est un exploit -un supplice- pour Liam qui, ces derniers temps, lui en envoyait plusieurs par jour. En ce vendredi soir triste et seul, le grand brun prit une longue douche bien chaude pour décompresser. Se mettant devant la télé pendant quelques instants, il décida de rendre visite à son ex-femme pour combler le sérieux manque qui commençait à se faire pesant. Sauf que, manque de bol, elle n'était pas là... Étonnant? Oui et non. Deux solutions s'offraient à lui: soit elle était sortie avec leur fille pour passer une soirée sympa, soit elle était -encore- au travail. Saisissant son portable, il passa un coup de fil à sa mère qui lui confirma que sa fille était bien là. Bon ben c'est bien ce qu'il pensait, Rory était au bureau, encore et toujours. Rebelle dans l'âme, Liam décida de s'y rendre pour pouvoir la voir. De toute façon, vue l'heure, elle serait certainement toute seule comme une malheureuse et un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal. Il fit un saut par un petit restaurant italien qui vendait à emporter et acheta quelque chose à manger pour la jeune femme. Telle qu'il la connaissait, elle devait soit avoir oublié de manger, soit l'avoir fait sciemment par manque de temps. C'est quelques minutes plus tard que le militaire arriva en bas de l'immeuble. Il y entra tranquillement et monta à l'étage du bureau de la jolie brune avant de toquer à sa porte. En entendant sa voix, il ouvrit doucement la porte et passa sa tête, un petit sourire aux lèvres.

« _ Bonsoir ma jolie... »

Allez petite brune, il serait temps de travailler correctement ! Mais apparemment, quelqu’un avait décidé de l’interrompre. Alors que la porte s’ouvrait, elle posa son regard sur l’horloge murale. L’heure avait tourné, et pas qu’un peu… Lorelaï avait travaillé une bonne partie de la journée, même si elle était partie dans ses pensées pendant trop longtemps à son gout, vu l’heure… Mais bon, ce sont des choses qui arrivent quand pleins de tracas vous cognent la tête pour sortir… Et voilà comment faire envoler tous les petits soucis de la journée : l’effet Liam. Rien que le son de sa voix afficha un petit sourire qu’elle n’avait pas eu depuis le début de la journée. Elle posa son stylo sur ses feuilles de papiers, éparpillées méthodiquement sur le bureau puis elle lui fit signe d’entrer :

_ Bonsoir mon doudou… Ca fait plaisir de te voir… J’ai cru que Casper t’avait possédé…

Elle lui sourit puis se leva. Voilà qu’un petit surnom affectif s’était glissé, tout seul, comme un grand… Une fois la porte fermée, elle passa ses bras autour de lui et le serra doucement contre elle, posant son menton sur son épaule quitte à être sur la pointe des pieds. Elle déposa un léger baiser dans son cou avant de dire :

_ Comment ça va.. ? Bonne semaine… ?

Or elle resta dans ses bras encore quelques secondes avant de se séparer de lui, posant son regard dans le sien.

Ca avait été long de ne pas avoir de contact avec elle pendant toute une longue semaine mais dans un autre sens, ça avait été bénéfique. Il avait constamment envie de la voir et ils s'étaient vus deux jours d'affilé la semaine précédente et comme elle n'était pas aussi enjouée que lui à l'idée qu'il la récupère, il avait tendance à se démoraliser rapidement. Or, de ne pas la voir, ca l'avait remis sur les railles et il avait bien compris que, quoi qu'il arrive, il retournerait vers elle. Parce qu'il en a besoin pour vivre et être heureux. Mais apparemment, son absence avait été un mini déclic aussi pour la demoiselle qui venait de lui donner un surnom. Chose qu'elle n'avait pas fait depuis un long moment maintenant... Il entra dans le bureau, un petit sourire tendre sur les lèvres avant de faire une moue.

« _ Oui, je sais... Je suis désolé, j'ai eu beaucoup de choses à faire cette semaine... Ho et puis si tu avais réellement eu envie de me voir, tu serais venue chez moi. Tu sais où j'habite alors tu n'as pas d'excuses... »

Dit-il avec un air faussement supérieur. Car après tout, c'était le cas. Oui, c'était lui qui avait décidé de la récupérer mais si elle voulait que ça marche un minimum, il fallait qu'elle y mette du sien. Il la serra ensuite contre lui, déposant un baiser dans ses cheveux puis sur sa joue et enfin dans son cou, la soulevant légèrement par la même occasion. Elle lui avait manqué quand même hein, et il s'en rendait bien compte maintenant qu'il l'avait dans ses bras.

« _ Ben écoutes ça va bien et toi? Et non, semaine merdique. Je me suis occupé de la paperasse pour quitter l'armée et ils m'ont fait galérer ces enflures. Ils m'ont fait tourné en rond pendant deux ou trois jours pour des signatures soit disant manquantes... Et au final, elles ne servaient à rien... Après il manquait des papiers, puis après y'en avaient qui servaient à rien... enfin bref, de la merde quoi. Et toi? »

Dit-il en se reculant légèrement, la regardant avec un petit sourire aux lèvres.

C’est fou comme ce sentiment de dépendance revenait au galop… Il arrivait à reprendre possession de son cœur par un simple sourire. Lorelaï s’était laissé convaincre ses derniers mois qu’elle n’était plus autant accroc qu’avant, qu’elle avait réussi à tourner ne serait-ce qu’à moitié la page Liam mais malheureusement, elle n’était pas aussi forte qu’elle le croyait. Son cœur commandait plus que sa raison quand on parlait de Liam, c’était comme ça, et elle devait faire avec. Mais ça lui faisait peur, d’être dépendante à ce point, que malgré des mois et des mois sans le voir ou presque, sans discuter, il arrive à rentrer de nouveau dans sa vie en un peu plus d’une semaine et de recréer cette bulle, cet espace où seul eux deux se trouvaient…

_ J’aurais pu… Mais j’ai profité qu’Eden soit pas à la maison pour refaire l’appartement à fond, pour bosser et me mettre à jour et puis… Et puis… D’accord c’est vrai, j’aurais pu, mais, comme tu comptais voir tes potes cette semaine, je ne voulais pas te déranger…

Dit-elle avec une petite moue. En tout cas, c’est ce qu’il lui avait dit la dernière fois, qu’il profiterait de la dernière semaine pour voir ses amis… Outch. Voilà qu’elle se rappelait que c’était ces derniers jours à Philadelphie avant de repartir à l’armée pour quelques semaines… Or au lieu de se distancer, elle serra un peu plus son étreinte, le laissant faire. Il la soulevait avec une telle facilité que ça la fit sourire. En même temps, on voyait bien la différence de gabarit entre les deux là… Semaine merdique apparemment.. ? Elle le regarda avec une petite moue avant de dire :

_ Ouais je vois le truc… Ils ont décidé de te faire chier à bloc en fait. Ce sont des emmerdeurs, sérieux quoi… Au pire, tu te mets en arrêt pour dépression, ils finiront par te lâcher hein… Il devait arrêter l’armée, car elle savait que maintenant, l’inquiétude serait toujours là, que même si elle avait réussi à mettre de côté pendant des mois, le fait de sentir de nouveau son souffle sur sa peau, ses mains sur elle avait rétabli une partie de ce lien qui tenait qu’à peine il y a quelques temps… Moi.. ? Semaine assez classique à dire vrai… J’ai bossé, me suis occupé à l’appart, j’ai fait du shopping pour Eden car on a fait le tri dans ses fringues et elle n’avait plus grand-chose… Et là, ce matin j’ai voulu jouer à la maline avec ma chef qui m’avait encore refourgué un dossier de merde, j’y suis allé, je lui exposé mes arguments, elle a confié le dossier à quelqu’un d’autre… Pour m’en filer un plus contraignant.

Elle lâcha un petit soupir. Et oui, la chef reste encore la chef et Lorelaï l’employé… On ne peut pas toujours réussir quand on entreprend quelque chose… ! Elle posa ses mains sur les hanches du jeune homme avant de continuer :

_ Comment ça se fait que tu sois venu jusqu’à mon bureau ? Tu t’ennuyais à ce point ?

Elle esquissa un petit sourire. Car après tout, son bureau était à city center, mais elle habitait en ville alors pas pratique, ça faisait un sacré chemin à faire quand même…

« _ C'est pas une bonne raison ça! Tu sais que tu ne me déranges jamais et que je t'aurais facilement accordé au moins une journée dans la semaine. J'ai pensé à venir m'incruster une nuit mais je me suis dit que j'abusais donc au final je suis sorti avec mes potes un peu tous les soirs. Et vu que tu ne m'as pas donné signe de vie non plus, j'ai préféré te laisser respirer un peu. Non parce que je t'annonce que jusqu'à ce que je parte, tu vas m'avoir sur le dos à longueur de temps. Mais tu m'as manqué mon papillon... »

Dit-il avec une moue avant de déposer un baiser au coin des lèvres de la jolie brune. Bah au moins il avait vu ses potes et ils ne pourraient pas lui dire que c'est un ami ingrat. Vous vous rendez compte que, même en boîte, il n'avait regardé aucune fille dans le but de la mater..? Dans sa tête, il n'était pas libre et comme Rory était constamment dans ses pensées, il ne se forçait pas à garder ses distances avec les demoiselles. En sentant qu'elle le serrait davantage, il fit de même, profitant de se petit moment rien qu'à eux. C'est fou ce qu'on peut s'attacher à un personne et en être dépendant à un point où on se demande si on pourrait réellement vivre si l'autre n'est plus là. Il acquiesça avec un petit sourire pour la suite et déposa un baiser dans son cou.

« _ Ouais, ne t'inquiètes pas. Et si je dois me péter une jambe pour pouvoir arrêter, je ne ferai. Que tu me frappes ou non. Mais le dossier devrait être bon et complet donc ça va... J'attends le courrier de l'Etat Major pour être sûr que ce soit bon mais logiquement ça devrait être nickel. » Dit-il avec un sourire fin. Mais c'était sûr, d'une manière ou d'une autre, il arrêterait l'armée. Il lâcha ensuite un rire léger et leva les yeux au ciel. « _ Ben voilà, c'est ça de jouer à la rebelle... Pour une fois, t'as trouvé plus teigne que toi. Ça doit te changer... Mais ne comptes pas sur moi pour te laisser travailler Rory, c'est au dessus de mes forces. »

Dit-il avec un sourire innocent. Il ne l'avait jamais laissé travaillé alors ce n'est pas maintenant qu'il allait commencer. Il s'approcha doucement d'elle et effleura ses lèvres avant de se reculer, mine de rien. Il fit ensuite une moue et haussa les épaules.

« _ Non mais tu me manquais alors vu que tu n'étais pas chez toi, j'ai fait mon relou jusqu'au bout et je suis venu ici. »

_ Oui, c’est une bonne raison! Parce que je n’ai pas à t’étouffer alors que déjà on s’est appelé souvent et tout, je ne voulais pas te déranger si tu étais avec tes potes… Mais en effet, je ne t’ai pas donné signe de vie… Désolé… Et… Tu pars quand.. ?

Demanda-t-elle d’une petite voix, ayant perdu son petit sourire pour laisser place à une tête un peu inquiète. Elle craignait qu’il parte demain, ou après demain… Même si elle savait que c’était pour bientôt. Elle n’avait pas donné de nouvelles délibérément, afin de ne pas trop le coller, de se réhabituer à l’avoir tout le temps au téléphone et compagnie car justement, il repartait… Elle esquissa un sourire fin en le laissant faire et en entendant la fin de sa réplique puis murmura à son oreille avant de répondre près de son oreille « toi aussi tu m’as manqué mon ange… ». Elle déposa un baiser près de son oreille, avec une certaine tendresse. Ca ne servait à rien d’essayer de mentir à soi même. Elle redevenait dépendante, c’était plus fort qu’elle. Mais en plus, Eden lui avait dit « maman, tu souris comme avant, ou presque… » et ça, ça voulait tout dire… Elle retrouvait petit à petit un goût à la vie qu’elle avait perdu en même temps que Liam… Mais apparemment, c’était en bonne voie vu ses dires :

_ Tant mieux alors… Tiens moi au courant surtout… J’espère que tout va bien se passer… Et si tu te pètes une jambe, je te pètes l’autre ! Dit-elle avec un faux sourire mais parlant sérieusement. Ouuh… Elle s’énervait tellement vite dans certains cas que si elle le voyait avec une jambe dans le plâtre, elle risquait de sortir de ses gonds… C’est pire qu’une teigne, c’est un pitbull… Mais je l’aurais ! J’ai déjà réussi une fois à la faire tai… Quoi ? Non non non. Je n’ai pas le choix je… Il vint alors effleurer ses lèvres et la jeune femme se tût quelques secondes avant d’afficher un sourire léger en terminant : tu m’énerves…

Et pourtant, dieu sait qu’elle devait s’occuper de ce dossier ! Mais Liam passait avant son travail aujourd’hui… Elle avait ses priorités, et même si elle aimait son job, il y avait des limites. Elle s’approcha de son bureau et rangea ses papiers dans un ordre bien précis, alignant même mes feuilles –à la limite d’un TOC- avant de répondre avec un petit sourire :

_ Je vois… Et tu n'es pas venu les mains vides en plus de ça, dit-elle en jetant un regard sur le sac qu’il tenait avant de continuer à ranger sa paperasse : tu n’aurais pas du…

Ha oui ? Et pourtant, ton estomac va commencer à se manifester sérieusement vu que le repas de ce midi était un petit café avec une madeleine prise dans la salle dites de repos… Méchante fille avec son organisme.

« _ T'as toujours pas compris que tu ne m'étouffais pas? Au contraire, tu sais que ça me fait plaisir quand tu m'appelles, que tu viens me voir ou que tu m'envoies un message. Bien au contraire... Mais bon, heureusement que je suis relou et que je m'accroche hein. Je pars à la fin de la semaine... »

Dit-il avec une moue, caressant la joue de la jolie brune du bout du pouce. Il n'aimait pas la voir avec cette tête, sachant très bien qu'elle s'inquiétait mais dans un autre sens, ça prouvait bien que ce qu'il entreprenait marchait à merveille et qu'avec un peu de courage, il allait arriver à la récupérer. Et même à distance, il allait continuer à être le plus présent possible que ce soit au téléphone, sur internet ou par lettre. Ho non, tout le travail qu'il avait fait n'allait pas s'envoler comme ça! D'ailleurs, les paroles et les gestes que la jeune femme eut ensuite à son égard lui firent du bien. Ce n'était pas grand chose mais le fait de lui manquer lui faisait plaisir. Et le petit surnom qu'elle lui donna ne fit que mettre un peu plus de baume au cœur de Liam. Toutes ces petites attentions lui faisaient plaisir et lui donnait davantage de courage pour continuer à s'accrocher. Il lâcha ensuite un rire léger puis leva les yeux au ciel. Il savait qu'elle s'énerverait s'il venait à se faire mal pour quitter l'armée, mais si ils ne le lâchaient pas, il en serait capable. Et ce serait soit un bras, soit une jambe qui prendrait. En même temps, un militaire avec une jambe ou un bras dans le plâtre, ça ne le fait pas vraiment.

« _ Mais non, mais non... Puis il n'y a pas de raisons qu'ils me refusent le dossier vu qu'apparemment, il est blindé. Mais je te tiens au courant, ne t'inquiètes pas. Par contre, s'ils me font chier, que tu me fasses la gueule ou pas, je ferai tout pour revenir ici. » Dit-il sur un ton catégorique. Il voulait vraiment retrouver sa vie de civil et il y arriverait coûte que coûte. Il afficha ensuite un sourire amusé lorsqu'elle parla de sa patronne puis il la coupa en effleurant ses lèvres. Dieu sait à quel point il avait du se retenir pour ne pas l'embrasser... Mais rien que de sentir ses lèvres avait décuplé la sensation d'attraction qu'il avait envers elle. « _ Je sais que tu n'as plus envie de travailler là... Donc je m'en fous, tu ne travailleras pas. »

Il lui adressa un sourire en coin puis s'assit sur une chaise tout en la regardant faire avec un air amusé sur le visage. La maniaquerie de Lorelaï l'avait toujours fait rire, allez savoir pourquoi... Il posa ensuite le sac sur le bureau lorsqu'elle lui en parla avant de lever les yeux au ciel.

«_ J'entends ton ventre gargouiller d'ici Rory... »

_ Je sais… Mais je me dis que je n’ai plus autant de droit qu’avant, que je ne peux pas me permettre d’agir comme j’aurais envie de le faire parce que ça me parait déplacé, parce que je ne conçois pas de faire comme si de rien n’était être d’être aussi chiante, voire plus, qu’avant… Dit-elle avec une petite moue avant de baisser la tête et de regarder ses pieds tandis qu’il lui caressait la joue : d’accord… Tu veux que je t’accompagne à l’aéroport, avec Eden… ?

Elle savait que ça allait être dur. A l’aéroport ou non, elle savait que dimanche, elle allait se sentir mal comme avant. Comme avant qu’elle ne commence son travail sur elle pour tourner la page. Elle allait sentir son estomac la tirailler, une envie de vomir constante du au stress des premiers jours là bas… Après, ça allait un peu mieux, mais le départ et les quelques jours avant ses permissions étaient les plus dur… Et elle savait que ça allait être pareil, car elle sentait déjà une petite boule prendre place, discrètement, au niveau de son ventre… Mais elle espérait qu’elle arriverait à le joindre de temps en temps, et cette fois, Eden ne monopoliserait pas le téléphone comme c’était le cas depuis le divorce. Non, elle voudrait entendre sa voix, pour s’assurer que ça va… Il avait réussi en très peu de temps à recréer une dépendance douloureuse… Mais en tout cas, il était tout aussi tête de mule qu’elle ! Mais là, ça la rassurait un peu, qu’il veuille absolument revenir dans le civil, mais de là à se mutiler…

_ Oui enfin bon, l’automutilation n’est tout de même pas une solution… Puis elle râla pour son travail et ce fameux dossier qu’elle devait bosser, puis il effleura ses lèvres… Elle avait eu envie de l’embrasser, elle avait même eu ce petit mouvement en avant, mais elle s’était maitrisée, doucement jeune fille… L’envie n’y est plus tellement, c’est vrai… Bah j’assurerais plus tard, j’ai jusqu’à lundi pour l’étudier avant le premier entretien…

Et elle commença à ranger ses affaires, histoire que le bureau soit un peu plus propre. Elle s’assit sur sa grande chaise noire à roulettes, en face du jeune homme, mettant des papiers dans un tiroir tout en esquissant un petit sourire :

_ Même pas vrai… … Bon okay, j’ai un peu oublié de manger ce midi donc j’ai prit un truc à la va-vite mais sinon, mon estomac s’en porte bien…

Elle afficha un sourire innocent tout en empilant les dossiers à présent triés puis elle posa son regard dans celui de Liam et afficha un petit sourire. Ca lui faisait du bien d’être seule à seul avec lui… Comme si l’état de manque qu’elle ressentait s’apaisait petit à petit…